mardi 18 août 2009

Quand le son devint réalité



Imaginez un monde, un monde ou tout ne serait que silence… Un monde ou vous verriez passer la vie, sans un seul bruit…Quel ennui me diriez vous ! Et vous auriez raison ! Pourtant, le monde du cinéma a connu cette ère de silence, pour s’en affranchir et arriver à vous faire frissonner, pleurer, éclater d’émotion dans votre fauteuil au son des voix et de la musique qui ponctue un film, il en a fallu beaucoup… A travers ces quelques pages, nous retracerons l’histoire palpitante de la bande son, de ses origines a nos jours… Vous découvrirez ainsi un nouveau monde, un monde empli d’éclat mélodieux…

Aux origines :
Vers le milieu du XIXe siècle, certains chercheurs s'intéressent à la décomposition du mouvement. Ils s'inspireront de jouets qui donnent, par la succession de dessins mobiles, une illusion de mouvement. Dès 1863, les progrès de la photographie permettent de faire des instantanés. Après les travaux de l'Américain Eadweard Muybridge sur la décomposition du mouvement, le Français Étienne-Jules Marey met au point en 1888 le chrono photographe, ancêtre de la caméra, qui capte plusieurs images par seconde. Thomas Edison invente alors le kinétoscope, armoire dans laquelle un spectateur peut suivre le spectacle enregistré, et en 1895, les frères Lumière réalisent le premier appareil de projection capable d'assurer de manière satisfaisante la prise de vue comme la projection, c’est le cinématographe, qui fera d'eux, après Edison, les pères du cinéma.
Du premier film des frères Lumière, en 1895, (le Jardinier, plus tard renommé : l'Arroseur arrosé) au Chanteur de jazz (Jazz Singer), en 1927, le cinéma fut majoritairement muet. La bande son était inexistante, on parle alors de film silencieux ou bien muets, constituée de musique enregistrée sur disque ou encore jouée en direct devant les spectateurs. C’est aussi l’époque des « bonimenteurs », qui racontent, commentent l'action, la situent dans l'espace et le temps, prêtent leur voix aux acteurs, révèlent leurs pensées, leurs sentiments. Ils lisent aussi les intertitres à un public majoritairement analphabète… Le cinéma est à ses débuts une sorte de spectacle de foire. Qui draine pourtant les foules. Des foules découvrant un spectacle non encore reconnu comme un art a part entière, mais plutôt une curiosité, un bon spectacle…
Cependant, très tôt, des essais de sonorisation furent tentés. D'abord par l'enregistrement du son sur un support séparé, rouleaux de cire, disque, ou seconde pellicule impressionnée par un procédé photoélectrique. Mais chaque fois, la difficulté majeure était la synchronisation avec l'image et l'amplification. Devant l’impossibilité technique de l’époque a produire une véritable bande son, plusieurs inventions font leur apparition, comme le cinémultiphone Rousselot, ce meuble électrique à clavier était capable de produire soixante bruits fondateurs destinés à accompagner les films, ou encore « l’orgues à bruits », meubles où se trouvaient réunis divers instruments a bruitage dont le fonctionnement n'exigeait qu'une seule personne.
Naissance de la voix dans le septième art:
Dès 1908, le cinéma cesse d'être une activité strictement commerciale pour se revendiquer comme un art ! C’est l’émergence du cinéma de fiction. Le cinéma a cette époque, devient le témoin moral de l'histoire et permet de faire passer des messages. Mais c’est aussi à cette période qu’apparaissent les premières « stars ». Max Linder est alors considéré comme étant une des personnalités les plus rémunérées du cinématographe sur l'échelle mondiale, Charlie Chaplin débutera sa carrier d’acteur, Stan et Ollie, plus connu comme Laurel et Hardy font leur début. La guerre de 14-18 est pour le cinéma une période faste pendant laquelle le septième art découvre de nouveaux domaines et affirme ses moyens d'expression et dès 1919 on rentre de plein fouet dans une période d'épanouissement.
Aux États-Unis, Hollywood devient la capitale du cinéma, et attire les plus grands acteurs et réalisateurs. Cecil B. DeMille, Buster Keaton ou encore Charlie Chaplin rallient Hollywood ou il fait bon être et tourner en masse. Pourtant, le cinéma a cette époque à un besoin vital de renouveau. La plupart des thèmes on était déjà abordés, les décors les plus raffinés exécutés, les scénarios les plus peaufinés réalisés… Le cinéma voit ses limites et a besoin de quelque chose pour drainer a nouveau les foules. Et ce sont les frères Warner qui se lanceront les premiers dans une nouvelle aventure avec le film parlant. Le film Don Juan (1926) marque un tournant avec une musique ajoutée à l'image, puis arrive le Chanteur de jazz (1927), qui marque véritablement le début du parlant. Cependant, Le chanteur de jazz est livré avec le son sur un disque séparé de l'image. De fait, on ne peut véritablement pas parler de film parlant synchronisé à l’image en abordant Le chanteur de jazz. La Fox en sortant Le septième ciel apporte une réponse définitive à ce problème en enregistrant une piste sonore sous forme optique, dite aussi photographique, directement sur la pellicule à coté de l'image
Des l’ors tout s’enchaînera avec une vitesse proche du son justement… Après plus de 30 ans d'existence durant lesquelles il n'a cessé de charmer son public avec ses images vivantes, le septième art va désormais séduire le monde avec la mélodie de ses musiques comme de ses mots. Les spectateurs s'émerveillent en entendant, de plus en plus souvent résonner dans les salles, la familière mélodie du langage. Cependant, tandis que les réalisateurs et la clientèle des cinémas se réjouissent de ce bouleversement, les acteurs hollywoodiens, eux, qui n'ont toujours travaillé que leur démarche et leur gestuelle, appréhendent de prononcer leurs premiers mots face aux caméras.
La crainte est compréhensible, car il suffit d'une voix un peu trop singulière, pour ne pas dire discordante à l'écoute pour effacer une silhouette des écrans et du même coup rebuter le spectateur. Surtout que les méthodes d’enregistrements n’en sont qu’a leur début. On ne peut pas vraiment parler de restitution de la voix, tout au plus pourrait-on dire, que la voix est retranscrite du mieux qu’elle peut. De ce fait, plusieurs acteurs seront, bien qu'ils aient eu un jeu et un style d'interprétation intéressants, inexorablement oubliés.
Pour d'autres, au contraire, la chance est au rendez-vous, et ce récent bouleversement assoira leur notoriété durant les prochaines années. Parmi eux, figure notamment Greta Garbo, qui, dans Anna Christie de Clarence Brown, prend pour la première fois la parole face à la caméra. Sa voix grave, musicale et sensuelle, lui fera franchir avec succès le cap de la transition entre le muet et le parlant.
De nouvelles techniques :
Début des années 30, plusieurs chef-d’œuvres voient le jour. Le "King Kong" de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack est présenté pour la première fois au radio City Music Hall de New York, Tarzan, le personnage créé par le romancier américain E.R. Burrough est adapté au cinéma avec dans le rôle de Tarzan le célèbre Johnny Weissmuller… Mais c’est en 1935 ou le publique pourra vivre une vraie nouvelle expérience au cinéma. Abel Gance présente la version sonore de Napoléon en diffusant des sons différents sur plusieurs haut-parleurs. Il s’agit là de la première expérience de « perspective sonore » par le procédé Gance-Derbie dont le Brevet a été déposé l’année précédente.
C’est le géant industriel Western Electric, puis Altec, qui reprendront le flambeau et exploiteront les brevets et technologies dans des chaînes complexes allant de la conversion optique/électronique aux enceintes de diffusion. C’est cette même Western Electric qui fera en 1940 la démonstration d’un système stéréo 4 pistes (gauche-centre-droite-contrôle), qui s’adressait d’abord au marché de l’enregistrement de disques.
En 1940, juste avant l’entrée en guerre des États-Unis, on voit apparaître pour la première fois une diffusion sur cinq canaux. La répartition choisie à l'époque est toujours la même que sur les systèmes 5.1 actuels. C’est Walt Disney qui présente ce film révolutionnaire en matière de son avec le procédé Fantasound. Révélé à l’occasion de la sortie de son film Fantasia, ce film et procédé sont une révolution qui n’aura pas de suite, tout du moins pas avant de nombreuses années et pour cause. Tourné en stéréophonie, ce film rencontre des difficultés d'exploitation, la tête de lecture de la piste sonore devant être changée, et tous les équipements de restitution doublés. Cela conduit Disney à en distribuer une version mono qui devint celle de référence.
C’est en 1954 que le 6 pistes magnétiques sur 70 mm est proposé par Todd-AO pour le film Oklahoma. Dans les années 50, Fox et Todd AO vont tenter d’imposer le mixage panoramique des dialogues, une technique qui sera combattue férocement par les autres grands, M-G-M, Warner, Columbia, et Universal, leur principale préoccupation étant alors la standardisation des matériels et surtout l’intelligibilité des dialogues.
La musique:

Le mariage de la musique et du cinéma n’a pas toujours représenté une évidence en soi. Surtout pendant les premiers pas du cinématographe. Et si la musique a toujours eu sa place au sein du 7ème art, elle n’a pas toujours obtenu la reconnaissance qui aurait dû lui revenir. Et ce, malgré l’immense talent des grands compositeurs qui ont marqué l’histoire du cinéma et le succès grandissant des bandes originales de films qui deviennent de nos jours un véritable phénomène. Mais revenons quelques années en arrière :

On se rend compte que la musique permet de mettre en valeur les images et de donner un souffle épique, émotionnel à certaines productions, qui désormais n’hésitent pas à débourser de grosses sommes dans ce domaine. Max Steiner, avec Autant en emporte le vent (1939), ou Dmitri Chostakovitch oeuvrent considérablement pour la musique de cinéma…Les compositeurs de musique, qui à la base, composaient des mélodies pour la radio, salles de concerts ou encore l’industrie du disque, commencent à composer pour le cinéma. Les années 30/50 prennent de fait le titre de « classicisme » au niveau de la musique de film. Et ce du fait, que l’on trouve une prédominance de l'orchestration lourde et chargée. A cette époque, le « négro spiritual » fait également son apparition en salle… C’est aussi l’ère de la prestigieuse collaboration entre Eisenstein et Prokofiev qui définit de nouveaux rapports entre Image et son pour le film « Ivan le Terrible »

Plus tard, Easy rider (1969) innove encore en introduisant de célèbres morceaux de l’époque. Les rockers entrent dans l’histoire du cinéma. Ce qui n’empêche pas Les Beatles d’être détrônés au hit parade par la musique du film Docteur Jivago (1965), de Maurice Jarre. La musique de film connaît un succès foudroyant et c’est John Williams qui bat tous les records avec la partition de La Guerre des étoiles (1976). Nous avons aussi d’autres grands noms, comme : Henry Mancini, à qui l’on doit de fredonner l’air de La Panthère rose, l’inévitable Ennio Morricone, qui restera célèbre pour ses musiques de westerns, comme Le bon, la brute et le truand (1966), Michel Legrand, immense compositeur des Parapluies de Cherbourg (1963)…

Plus récemment nous avons des monstres sacrés, comme : James Horner a qui nous devon entre autre la musique d’Aliens le retour (1986), Hans Zimmer avec Rain Man (1988), Danny Elfman, complice de Tim Burton avec Beetlejuice (1988), Vangelis, grand compositeur, signant les magnifiques partitions des Chariots de feu (1981)… Aujourd’hui, les pianos flirtent avec les synthétiseurs. Tous les genres se mélangent et ce, pour magnifier les plus belles scènes de cinéma.


Du dolby au numérique :
En 1967 Mr Ray Dolby présente le Dolby NR A. C'est un réducteur de bruit de fond qui permet d'améliorer la dynamique du son. Il est tellement révolutionnaire pour l'époque que c'est depuis lors que les bandes son multicanaux (autres que monophoniques) prolifèrent, surtout au cinéma. Entre 1967 et 1977, la révolution du son avance a pas feutrés, sans pour autant proposer un meilleur rendu que le Dolby. Durent ces dix ans, Dolby sort plusieurs concepts, tell que : Le Dolby NR-B, on le retrouvera dans tous les lecteurs de cassettes de bonne facture. On trouvera aussi des enregistreurs équipés du Dolby HX-Pro (Headroom Extension, développé par Bang & Olufsen), système de réglage dynamique du biais, permettant une restitution plus linéaire des aigus, même à fort niveau. Il a la particularité de ne pas nécessiter de décodeur (contrairement au Dolby NR)…
Mais la vraie révolution apparaît en 1977 avec le légendaire film de Georges Lucas ; Star Wars. Ce film est considéré comme le premier vrai film en Dolby Stéréo, même si c'est Apocalypse Now qui marquera le plus artistiquement. Le Dolby Stéréo inventé par Peter Scheiber, révolutionnera le cinéma des années 1980. Le Dolby Stereo, outre la réduction de bruit, permet la restitution du son en surround à partir de seulement deux pistes. Ainsi, on peut obtenir trois voies sonores derrière l'écran, et une voie sonore d'ambiance.
La technique utilisée est celle du matriçage. Très schématiquement, on récupère les 4 voies de la façon suivante :
les signaux des canaux gauche et droite sont en phase (identiques) : ils sont envoyés sur la voie centrale ;
les signaux des canaux gauche et droite sont en opposition de phase (signal de gauche inverse de celui de droite) : ils sont remis en phase et envoyés sur la voie d'ambiance ;
les autres signaux sont conservés sur leurs voies respectives.
A défaut d'être très stable techniquement, à cause du matriçage délicat des pistes optiques, le Dolby Stéréo le sera commercialement. Le système s'impose petit à petit et s'améliore encore en 1986 avec le réducteur de bruit de fond DolbySR (Spectral Recording). Ce système qui devient une norme de fait, permet de banaliser l'utilisation du son multicanal au cinéma et grâce à lui le parc des salles de cinéma est prêt pour l'arrivée du son numérique.
En parlant de Star Wars et de G Lucas…En prévision du tournage du Retour du Jedi, G Lucas demande a Tomlinson Holman, de coordonner un label de qualité sonore lors du tournage. Ce procédé prendra le nom de THX. Le terme THX signifie « Tomlinson Holman's eXperiment ». Contrairement à ce que beaucoup pensent, le THX n'est pas un standard de codage comme peuvent l'être Dolby Digital ou DTS. Mais il s'agit d'un label de qualité faisant l'objet d'une certification par la société LucasFilm LTD. Ainsi, les critères du label THX servant à certifier des équipements audio sont globalement les suivants :
· Qualité sonore, c'est-à-dire la bande passante et les plages de fréquences supportées à différents niveaux sonores,
· Qualité de l'infrastructure (revêtements, fauteuils, etc.), taille, position et orientation des enceintes selon la volumétrie de la salle,
Seule la société Lucasfilm est en mesure de décerner le label THX aux équipements audio de qualité respectant les critères de certification. Ainsi, le label THX est un gage de qualité mais, compte tenu du prix de la certification, peu d'équipements audio sont certifiés et leur coût augmente en conséquence. Ainsi, certains équipements peuvent très bien être supérieurs en qualité et inférieurs en prix car leur constructeur n'a pas souhaité payer la certification THX !
Le numérique :
A partir de 1990, nous assistons à un redoublement des procédés pour atteindre la perfection dans le numérique :
La bataille s’engage véritablement en 1990 avec Dick Tracy de Warren Beatty et le procédé Cinema Digital Sound de Kodak. Son principal handicap était de prendre la place de la piste optique analogique. Mais aussi la qualité n'était pas encore pleinement satisfaisante. Ce système fut vite abandonné
La même année Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau est exploité avec le procédé français L.C Concept. Un code temporel sur la manchette de la copie film pilote un disque numérique séparé. Le procédé est très au point mais la SARL L.C. Concept reste artisanal face aux géants américains et japonais.
L'année suivante Dolby présente le DolbySR.D. Une piste numérique à 5+1 canaux est insérée entre les perforations. Les pistes analogiques DolbySR sont préservées. L'exploitation commerciale ne débutera que mi-1992 avec Batman Returns et le système prend l'appellation Dolby DIGITAL.
Cette même année les studios Universal avec Matsushita mettent au point le DTS, système concurrent et identique au L.C. Concept. Le code temporel du DTS change de forme et de place pour s'inscrire entre la piste optique et l'image. C'était la partie la plus protégée du procédé français. Une bataille juridique et la sortie mondiale de Jurrassic Park de Steven Spielberg annoncent la mort du système L.C. Concept.
Enfin Sony débarque sur le marché du cinéma avec son procédé SDDS. Celui-ci se distingue par ses 7+1 canaux de diffusion reprenant la disposition du 70 mm magnétique. Il nécessite deux pistes numériques disposées sur chaque manchette de la copie film. Le véritablement lancement du procédé eu lieu avec Cliffanger et Last Action Hero.

Le doublage:
Si dans les années 1930, Jean Renoir estime pour sa part que « le doublage est une infamie ». Il n’en reste pas moins, qu’avec le cinéma parlant, c’est posé un problème de taille. L’exploitation des films a l’étranger. Un film japonais projeté en France ou au U.S.A, ne pourrait avoir le succès escompté si il n’était pas doublé. Il faut avouer que lire des sous-titres peut être fastidieux et gâcher le plaisir de voir un film. D’ailleurs, la majorité des œuvres audiovisuelles diffusées en France sont doublées. Elles sont donc diffusées en version française (VF). Cependant, certaines œuvres ne sont diffusées qu'en version originale sous-titrée (VOST, généralement abrégé en « VO »).
Le doublage (ou post-synchro) est un métier complexe, qui nécessite de très bons acteurs pour restituer fidèlement une scène a l’écran. Il ne s’agit pas « simplement » de trouver une bonne traduction, qui exprime le sens de la réplique tout en étant naturelle dans la langue de traduction. Il faut aussi, pour que l’illusion soit créée, que cette traduction soit synchrone avec le mouvement des lèvres des acteurs d’origine. Cette phase du film est hautement contrôlée, et débute avec l’enregistrement par les comédiens, passent en même temps sur la console de l’ingénieur du son, pour finir entre les mains d'un monteur son qui va recaler 70 à 100% des phrases du film. A l'aide d'un logiciel adéquat, il va modifier l'emplacement d'un mot, d'une syllabe voire d'une lettre, de l'ordre d'une demi image à plusieurs images, suivant la précision de l'adaptation et la justesse de jeu des comédiens. Enfin vient le mixage. A son issue, la version de doublage devra être parfaite.
Les voix françaises des acteurs d’Hollywood sont célèbres pour avoir prêté avec talent leurs cordes vocales à des acteurs, que souvent, ils ne connaissent même pas. Ainsi, Benoît Allemane est la voix habituelle de Morgan Freeman, Bernard Lanneau celle de Kevin Costner, Jean-Claude Michel prête ses talents à Sean Connery, Clint Eastwood ou bien Leslie Nielsen… Patrick Poivey séduit par ses voix viriles de Bruce Willis et Tom Cruise dans nombre de ses films… Il ne serait plus concevable d’entendre Tony Curtis dans Amicalement votre sans la légendaire voix de son doubleur : Michel Roux ! Imaginez la même série, le même rôle avec la voix d’Arlette Thomas, qui n’est autre que la voix de Titi (Titi et Grosminet)… Ca casserait le mythe non ?
De nos jours et après :
Aujourd'hui cohabitent sur la copie et sur le marché les procédés analogiques monophonique et Dolby Stéréo SR, et les procédés numériques DTS, Dolby DIGITAL et dans une moindre mesure le SDDS. Si nous devions parler d’un procédé plus qu’un autre, je serais tenté de mettre en avant le procédé DTS… Le standard DTS (Digital Theater Sound) est un standard de codage numérique du son créé par les studios Universal. Par comparaison au standard Dolby Digital, le DTS utilise une compression quatre fois moins importante et numérise le son sur 20 bits au lieu de 16. Il offre donc en théorie une meilleure qualité d'écoute au prix d'un débit plus important. De plus, le DTS se décline selon quatre familles différentes :
· DTS 6, standard 5.1 le plus couramment utilisé, permettant d'encoder le son sur six canaux avec une compression moindre que le standard Dolby Digital.

· DTS ES (Digital Theater Sound Extended Surrond), standard 6.1 utilisant une voie arrière supplémentaire (arrière centrale). Le DTS ES emploie une compression moins importante que le Dolby Digital EX.

Le standard DTS ES possède deux variantes :

· DTS ES Matrix, possédant un septième canal interpôlé grâce aux canaux principaux. On parle ainsi de "virtualisation".
· DTS ES Discrete possédant un septième canal indépendant.
· DTS 24/96 représente un format audio permettant de stocker de la musique en haute définition sur plusieurs canaux. Ce format est principalement utilisé dans les DVD Audio ou les pistes audio complétant des DVD vidéo.
· DTS Neo: 6 est un format permettant de recréer une spatialisation du son (virtualisation) à partir d’une source sonore en stéréo.

L'année 2006 fut un tournant décisif dans la mise en place de la projection numérique au cinéma, aussi bien aux États-Unis qu'en Europe avec l'adoption d'une norme définissant les critères de qualité applicables à cette nouvelle projection. Le film ne sera plus sur un support photographique, et ne sera pas sur un DVD, mais sur un serveur !
Ce serveur, dit « source » est une sorte de boiter dans lequel il y aura le signal image, le son, les sous-titres et d'autres informations y compris de lutte contre le piratage. Toutes ces informations numériques seront disposées et organisées suivant une normalisation précise. On parle de copie numérique ou DCP. Les laboratoires Dolby, Kodak digital cinema et Doremi sont des fabricants de serveur. D'autres suivront probablement. A terme il est envisagé de pouvoir transmettre par satellite ou câble les programmes de cinéma numérique. Cela devrait permettre une grande réactivité des salles en fonction de la demande, ou de la sortie des films.

Cette révolution va bouleverser les pratiques de distribution des films et annonce la disparition progressive du support film pour passer en mode « serveur ». Pour le son au cinéma, en dehors du support, c'est à dire la chaîne A, le reste du dispositif de reproduction du son, la chaîne B, ne change pas. Pourtant, du fait des nouvelles normes de projections, il est d'ors et déjà envisagé de fournir un signal multicanal 5.1 non compressé en PCM. C'est à dire qu'on retrouvera un signal audionumérique non compressé équivalent à celui du CD audio.

Certains rêvent déjà de ce fait d'un son en 10.2, ou 13.1 dans la salle. Ce changement technologique sera probablement une porte ouverte à cette évolution. Les serveurs intégreront très probablement cette évolution qui restera à confirmer dans l'avenir. D'autant qu'une autre solution, la spatialisation virtuelle par traitement informatique, est aussi une alternative très crédible.


Au final :
L'histoire du son au cinéma, nous a montré au travers des films d’époque, ou plus récemment avec, "Star Wars" ou "Apocalypse Now", que chaque avancée technique était le résultat d'un désir créatif et d'une volonté de mise en scène. Hors ce n'est plus le cas du son numérique qui ne doit son apparition qu'aux avancées technologiques. C'est une situation paradoxale où l'imagination est largement dépassée par la technologie. Pourtant, il est indéniable que le passage au son numérique au cinéma a permis un bond en avant qualitatif certain. Le plaisir auditif et sensoriel étant décuplé, la surenchère des effets spéciaux constante, le cinéma de demain nous ferra vivre une expérience sonore sans précèdent.

Il est dans l’intérêt des réalisateurs, studios, financiers et pour ainsi dire tout le monde du cinéma, de nous captiver par un film. Mais n’oublions pas que le cinéma c’est aussi le son qui l’accompagne. « Le seul intérêt de la musique de film est de nourrir son compositeur » disait Stravinsky…L’histoire du son au cinéma nous a bien démontré le contraire…Et pas que l’histoire de la musique, mais celle aussi de la voix, des dialogues, des hommes et femmes redoublant d’efforts pour coller auditivement, « justement » a leur personnage…

M.G

Le sacre du design !


Le design est partout. Il semble aujourd’hui devenu incontournable et l’on ne conçoit plus désormais un écran plat ou un baladeur MP3 dont le design ne serait pas réussi. Il est des domaines où il a fait valoir ses droits depuis longtemps, on pense par exemple à l’automobile ou à l’ameublement. Dans le domaine de l’électronique grand public, les choses n’ont pas été aussi simples et l’on s’en est souvent méfié. Voici retracées, les grandes tendances marquantes de ces quarante dernières années et les dernières évolutions constatées…

Associé à un produit technologique, le design fascine mais agace parfois tout autant. Un beau téléviseur ou une belle chaîne hi-fi, c’est forcément suspect. L’esthétique ne serait donc là que pour cacher les failles ou permettre de rehausser le prix de l’appareil ? Pourtant, il est des secteurs où le design fait depuis longtemps partie intégrante de l’objet. Il en est indissociable et en constitue l’armature. On s’extasie devant les courbes d’une Ferrari sans mettre pour autant en doute sa vélocité et les performances de son moteur. Il faut s’y faire, les produits électroniques grand public ont besoin du design et les utilisateurs y sont de plus en plus sensibles. Il ne suffit pas qu’un produit soit performant, il doit pouvoir se montrer et celui qui le possède doit en retirer une certaine fierté. Dans le choix d’un écran plat, il a été récemment démontré que le design était l’un des critères déterminants et qu’il passe parfois même avant la qualité de l’image. Serions-nous tombés dans l’excès inverse ?

L’Italie ouvre la voie

En matière de design industriel, les italiens sont les grands précurseurs. Dans les années cinquante, les téléviseurs (on parle alors de postes de télévision) sont rigoureusement assujettis aux impératifs technologiques et cela se traduit dans les formes par un petit écran bombé, un gros tube cathodique et un coffrage massif et encombrant. Dans les années soixante, les petites tailles d’écrans TV apparaissent et on commence alors à entrevoir les choses différemment…

Juste après guerre (en 1945) Giuseppe Brion et l’ingénieur Pajetta fondent la société B.P.M qui produit alors des composants électriques et électroniques. Elle devient successivement Vega B.P Radio puis Radio Vega Television et finalement Brionvega dans les années soixante. C’est précisément à cette époque qu’elle se spécialise dans la fabrication de téléviseurs. Jusque là rien de particulièrement inhabituel. Oui mais voilà… Brionvega est la première société d’électronique à s’offrir les services de designers de renom, en l’occurrence, Marco Zanuso et l’allemand Richard Sapper mais aussi Rodolfo Bonetto, Franco Albini, Franca Helg et plus tard, Achille et Pier Giacomo Castiglioni… En 1964, juste dix ans après que la RAI (Radio Televisione Italiana) ait commencé à émettre sur tout le territoire italien, le duo Zanuso/Sapper conçoit le téléviseur Brionvega Algol qui devient un produit culte et fera l’objet de rééditions multiples (la dernière en date remontant à 2001). Couleur orange et écran légèrement relevé, cette télévision new look ne passe pas inaperçue ! Deux ans auparavant, Zanuso et Sapper avaient jeté les bases de leur travail avec le petit Doney (14 pouces), un téléviseur portable tout en rondeurs. Toujours en 1964, ils proposent la radio TS 502, un petit cube qui rompt totalement avec les canons esthétiques de l’époque. Le téléviseur Algol et la radio TS 502 sont mondialement remarqués et ils feront leur entrée au MOMA (Museum of Modern Art) de New York où ils sont toujours exposés. En 1969, Zanuso et Sapper dessineront le Cubic Black ST201, un téléviseur totalement cubique qui aura lui aussi les honneurs du MOMA. Mais après le rachat de Brionvega par Seleco au début des années 90, la réédition des classiques semble malheureusement avoir pris le pas sur l’innovation…


Le design scandinave sur un nuage

La créativité et la réussite du design italien appliqué aux produits électroniques grand public donnèrent des idées à d’autres sociétés et notamment aux danois de Bang & Olufsen qui revendiquent ouvertement l’héritage du Bauhaus (l’école allemande d’architecture et d’arts appliqués fondée en 1919 à Weimar par Walter Gropius et non le groupe New Wave gloth (contraction de glam et goth) des années 80 qui effectue actuellement son come-back). Le principe révolutionnaire énoncé par le Bauhaus c’est que l’art et l’architecture doivent savoir s’adapter et répondre aux nécessités du monde industriel moderne. Et l’une de ses idées maîtresses, c’est que la qualité d’une création dépend de l’harmonie réalisée entre l’esthétique et la technique.
Fondée en 1925 par les ingénieurs Peter Bang et Svend Olufsen, la société fabrique des radios, des gramophones, des amplificateurs, des haut-parleurs…

Tout en épures et en lignes stylisées, le design scandinave va trouver à s’exprimer dès la fin des années soixante avec les téléviseurs et chaînes hi-fi. En 1972, 7 produits Bang & Olufsen dessinés par Jacob Jensen sont exposés au MOMA de New York. Six ans plus tard (1978), une grande exposition BO a lieu au MOMA consacrant l’originalité et la beauté formelle des produits BO. La marque Bang & Olufsen est désormais devenue synonyme de design. Une réputation qui ne s’est jamais démentie et que les designers de la marque ont toujours à cœur de perpétuer… La démarche qui prévaut à la création d’un produit est pour le moins originale. L’endroit où sont discutées les idées est appelé Idealand. C’est le lieu de rencontre préalable des designers, concepteurs, ingénieurs et dirigeants de la marque. L’équipe de développement compte plus de 300 personnes mais seul un petit nombre d’entre elles sera impliqué dans la phase initiale du processus créatif baptisée « nuage ». Au sein de leur amas vaporeux ou plus prosaïquement sur leur nuage, les heureux élus travaillent alors à des sujets imposés, à des sujets alternatifs (contre-propositions émises par Idealand) et à des sujets libres (toutes les idées émises par Idealand et les designers). Le design est ainsi étroitement associé à la création du produit et il arrive que les designers et les personnes en charge du projet soient envoyés en « voyage de conceptualisation », un voyage d’études qui peut les conduire en différents endroits du monde afin de mieux prendre en compte les nouvelles technologies et s’inspirer des tendances existantes.

Depuis les années 90, l’anglais David Lewis est le designer le plus représentatif de BO. En 1992, il conçoit les enceintes Beolab 8000 en 1992 qui lui sont inspirées par un jeu d’orgues entrevu dans la vitrine d’un magasin d’antiquités, à Copenhague. On n’a jamais vu d’enceintes aussi fines et il aura fallu deux années aux ingénieurs de la marque pour les réaliser. En 1996, il dessine le Beosound 9000, une colonne intégrant six lecteurs CD. Plus proche de nous, il est à l’origine de l’enceinte Beolab 5 (2003) qui outre des basses puissantes, s’adapte à la configuration du lieu d’écoute. On lui doit également le BeoCenter 2 (2005), une chaîne CD/DVD avec un système d’ouverture latéral.
« Nos réunions hebdomadaires, durant lesquelles nous déballons nos idées pour les présenter aux autres sont aussi excitantes que des veillées de Noël », dit-il. David Lewis s’inspire aussi parfois de ses lectures et il rappelle que les premiers écrans TV suspendus au mur ont été imaginés par George Orwell ou Ray Bradbury. Il n’a qu’un regret pour BO, ne pas avoir conçu le Nano iPod. Mais il compte bien se rattraper avec un téléviseur sur lequel il travaille actuellement et qui sera spécialement pensé pour la génération des 25-30 ans.

BO a aujourd’hui trouvé quelques héritiers et il ne paraît pas abusif de dire que la marque allemande Loewe applique à sa manière les bases développées par BO. Des produits volontairement élitistes qui s’adressent à des esthètes ou à tous ceux qui ont cette prétention de l’être ou de le laisser paraître…


Le classicisme français toujours d’actualité

En matière de design, les industriels français se montrent des plus conformistes. Il faut attendre 1966 pour que le téléviseur portable Téléavia P111, dessiné par Roger Tallon (qui par la suite, réalisera entre autres, le design des trains Corail et du TGV) soit mis sur le marché. Il aura fallu vaincre les réticences de la direction et contre toute attente, c’est un véritable succès commercial.
En 1994, Thomson fait appel à Philippe Starck pour une tentative destinée aux deux autres marques du groupe, Saba et Telefunken. Les dirigeants de Thomson sont « courageux » mais nullement téméraires… Starck dessine en effet deux écrans portables 36 cm. Les risques sont donc ainsi limités et on met en avant le côté fun de l’expérience.

Pour Saba, c’est le Jim Nature, un petit téléviseur écolo qui semble sortir tout droit d’une scierie du Jura. Pour Telefunken, c’est le TV OZ, qui prend le contre-pied du premier modèle et s’affiche dans un bois précieux (placage en mahogany). Il cache ses haut-parleurs à l’arrière dans ce qui pourrait évoquer une mini piste de lancement pour skateboarders en mal d’acrobaties.

Thomson fît encore appel à Starck pour de petits objets (télécommandes, radios), histoire de se donner bonne conscience mais ne renouvela pas l’expérience TV. Ce manque d’audace n’est pas uniquement imputable à la marque mais aussi à l’ensemble de la distribution française qui semble avoir trop souvent peur de déconcerter une clientèle qu’ils jugent à leur image, frileuse et emmitouflée dans d’interminables cache-nez qui les délivrent du mal des visions originales !


Philips a rajeuni son image grâce au design

Le cas de Philips est exemplaire. Dans les années 80 et 90, sa notoriété n’était plus à faire mais face aux Sony et consorts, la marque souffrait d’une image un peu vieillotte. Il lui fallait réagir et la quête du design fût pour la vénérable dame d’Eindhoven, un véritable bain de jouvence. En 1991, Stefano Marzano (quand on parle design, aussitôt un italien apparaît…) eût pour mission de constituer un pôle de réflexion et de fédérer une équipe de designers qui serait capable en concertation avec les responsables techniques, de travailler sur les formes de toutes les gammes de produits.

Né en 1950, Stefano Marzano a une formation d’architecte (diplômé de l’Institut Polytechnique de Milan) et il a rejoint Philips en 1978 pour superviser le design des produits Data et Télécoms de la marque. Depuis qu’il est responsable du design pour l’ensemble des produits, le résultat ne s’est guère fait attendre et Philips est assurément aujourd’hui l’une des marques grand public dont les appareils sont, sur le plan du design, parmi les plus aboutis. Le constructeur pousse les choses très loin et l’on peut par exemple considérer que l’Ambilight (un éclairage d’ambiance qui diffuse une lumière sur les côtés de l’écran) est tout à la fois une innovation technologique et un élément esthétique à part entière. Les frontières s’estompent et c’est là une brillante démonstration de design intégré. Cette même réflexion peut être faite au sujet de la petite chaîne WACS 300 qui joue sur la compacité, la fluidité des formes et profite des avantages de la technologie Wi-Fi .





Quand le Vintage Design prône le retour aux sources

La mode a donné le ton et si les fashion victims se disputent la veste de survêt du Coq sportif ou la réédition des chaussures Adidas de l’année de leur naissance, certains utilisateurs flashent sur les designs très datés d’appareils. Il peut s’agir de simples considérations esthétiques mais elles sont parfois appuyées par des impératifs techniques. C’est ainsi le cas pour les amplis à tubes qui se heurtent violemment à ce que les gourous américains du marketing ont dénommé le WAF (Woman Acceptance Factor). Pour l’amateur averti, l’ampli à tubes est non seulement performant mais en plus, il est nimbé d’une aura particulière et d’un pouvoir de séduction auquel la compagne de l’audiophile est généralement insensible. Elle assimile les tubes à des éprouvettes et ne veut pas transformer son salon en une annexe de laboratoire pour acousticien chimiste ésotérique. Il n’en demeure pas moins que les amplis à tubes font de la résistance et qu’ils on toujours leurs adeptes. Dans un registre assez voisin mais plus décoratif, on peut également mentionner ces radios FM qui reprennent le look des postes transistors en bakélite. Dans cet esprit revival, la société Audione propose ainsi des radios à tubes qui donnent envie de danser le fox-trot ou d’écouter l’appel du 18 juin…

Tivoli Audio joue un peu sur le même registre. Cette société a été fondée à Boston en l’an 2000 par Tom DeVesto et le mythique Henry Kloss (décédé en 2002) notamment à l’origine du KLH Model Eleven, qui fût la première radio stéréo compacte et portable, au monde. Avec le Model One, sorti en 2000, Henry Kloss considérait que : « cette radio était le fruit de 40 années de recherches… ». Et il ajoutait : « Bien que ma nouvelle radio n’ait pas été délibérément conçue avec un look rétro, il me plait de penser qu’elle évoque l’époque où les appareils étaient conçus avec honnêteté, goût et efficacité ». Bien qu’il s’en défendit, la Tivoli One cultive bien évidemment un design rétro qui fait son charme mais qui est idéalement associé à une restitution sonore de grande qualité. Toute une gamme est désormais disponible avec le model Two (stéréo), le model Three (radio-réveil), le Radio Combo (avec CD intégré) avec subwoofer…

Ouvrons une petite parenthèse car si la haute fidélité dite ésotérique reste fidèle à des esthétiques que certains jugeront un peu dépassées, elle est aussi capable d’innover et de surprendre. Certains lecteurs CD hauts de gamme ressemblent parfois à des vaisseaux spatiaux qui semblent tout droits sortis de la Guerre des Etoiles (le Eidos Reference de la marque suisse Goldmund en est un bon exemple). Quant à l’enceinte Nautilus de BW (55 000 € la paire), on a l’impression que ses concepteurs ont arraché une aile de la Batmobile pour la fabriquer… De l’esthétique rétro au décor de science-fiction, il n’y a parfois qu’un pas !


Quand l’Asie du sud-est s’éveille…

Le Japon a parfois fait des tentatives de design intéressantes. Mais elles sont souvent liées à la nature même du produit. On peut prendre pour exemple le Handycam Sony qui révolutionna la vidéo portable au milieu des années 80 et dix ans plus tard, le premier caméscope à design vertical conçu par JVC pour le lancement du format numérique Mini-DV. Plus près de nous, on peut citer le vidéoprojecteur AN 110 (sorti en 2005) du coréen LG, qui se fixe au mur. Dans ces cas précis, c’est la nouvelle valeur d’usage qui détermine la forme et l’apparence de l’appareil.

Les téléviseurs, les lecteurs/enregistreurs DVD ou les chaînes hi-fi sont des produits de masse et ils doivent adopter un dénominateur commun, un style assez neutre, sorte de passeport international grâce auquel ils pourront se vendre aussi bien à Berlin, Londres, Rome, New York ou Paris… Les audaces sont par conséquent limitées. Dans les années 90, les designers japonais succombèrent au bio design (venu du monde automobile) et les formes des téléviseurs prirent un peu de galbe et s’arrondirent. La mode était à l’encadrement métal. Puis, sous l’impulsion de quelques marques (Pioneer en tête), on est aujourd’hui passé au cadre noir, jugé plus reposant pour les yeux et surtout plus valorisant pour l’image. Fait notable, certaines marques osent enfin la couleur. C’est notamment le cas de Sony dont quelques téléviseurs au design dit flottant de la série X sont disponibles en bleu et en rouge. Notons au passage que c’est aussi le cas des téléviseurs Loewe 40 et 46 Compose qui se déclinent en noir ou argent mais dont les faces latérales peuvent être pourvues de 7 décors aux coloris variés. Les produits bruns perdront-ils un jour leur sinistre appellation ? C’est encore un peu tôt pour le dire…
Dans ce concert général de virtuoses anonymes, un designer émerge de la fosse d’orchestre pour faire entendre une petite musique assez singulière.

Né en 1942 et diplômé de l’Industrial Design College d’Osaka, Toshiyuki Kita est passé par l’Italie (son cabinet de design est basé à Osaka et à Milan) où il a dessiné du mobilier (notamment pour Cinna). Il s’inspire aussi de la tradition japonaise pour des réalisations artisanales de lampes, de bols ou de services de thé… Certains de ses créations sont exposées au MOMA de New York mais sont aussi visibles dans les collections permanentes du musée d’art moderne de Saint Etienne. A la fin des années 90, ce designer très polyvalent est contacté par Sharp qui lance ses premiers écrans LCD. Il les dote d’une assise inspirée, dira-t-il, par les pieds de pingouin et certains modèles s’ornent de haut-parleurs protubérants. On ne pouvait imaginer une meilleure lettre d’introduction et le design Kita a largement contribué à populariser les TV LCD Sharp. Après quelques années de collaboration, la marque revient cependant à un design plus classique et Kita exprime désormais sa vison poétique du monde avec les nouvelles enceintes Yamaha Soavo mais aussi à travers le petit robot Wakamaru tout de jaune vêtu (développé par Mitsubishi) et qui embarque un dictionnaire de 10 000 mots. Une évolution somme toute logique pour ce designer inspiré qui dit rechercher l’âme des objets qu’il crée.

Après le bio design, on est aujourd’hui passé au design en V assez brillamment illustré par les téléviseurs du fabricant coréen Samsung (mais aussi soit dit en passant par les nouvelles enceintes Chorus V du fabricant français JMLab). La nouvelle ligne TV Sharp s’inspire aussi de ce design en V mais avec des formes moins tranchées et plus ondulantes. Les tendances dominantes sont plus librement interprétées que par le passé et il semble dorénavant que les marques aient moins peur de se démarquer des critères esthétiques classiques (dans des limites cependant admises). On peut toutefois déplorer un effet d’imitation et le meilleur exemple nous en est donné par tous les clones de l’iPod dont les concepteurs peu imaginatifs croient surfer sur le succès en empruntant la vague du champion. Il ne suffit pourtant pas de suivre ou de copier. Pour qu’un produit soit remarqué, il doit imposer sa différence et le design, le vrai, celui qui crée, innove et tranche avec les courants majoritaires est plus que jamais un élément déterminant. Gageons qu’il nous réserve encore de belles surprises…


M.G

Moi... Jeux


Le jeu vidéo a connu des transformations et bouleversements réguliers…De produit à vocation unique et solitaire, voire différenciant, il s’est affranchi des barrières culturelles, et ainsi, il est devenu un produit composite et accessible à tous.
Le florissant business du jeu vidéo dont tout indique qu’il est appelé à croître encore longtemps, a connu plus de 40 % de croissance en 2007 et le premier trimestre 2008 a démarré sur les chapeaux de roues. L’activité ludique occupant une place toujours plus grande dans les pratiques humaines comme dans la psyché collective. Pourtant, même si le jeu vidéo s’en est toujours bien sorti, il a connu, comme tous produits, des étapes. Et ce, que ce soit, au niveau du mix produit, de la distribution et ainsi des utilisations. Certains jeux d’antan, et d’autres beaucoup plus actuels, sont un prisme extraordinaire pour diffracter et comprendre l’état d’une industrie qui continue, dans un contexte pourtant globalement récessif, à connaître une exubérante santé.
Retour vers le futur
Le jeu interactif, a amené ce secteur vers la démocratisation du jeu. Même si pour le moment, il est à l’aube de sa production et distribution de masse, ces dernières années laissent à présager de ce que ce marché sera à terme. Bien sûr, pour ce faire, et que le jeu vidéo prenne ce virage dans les consommations, la distribution a une part essentielle à jouer. Mais ne l’a-t-elle déjà pas prise dans le passé ? Bien évidemment ! Pour preuve les années 70 et le lancement de Pong.
On peut dire que le premier jeu vidéo interactif, fut Pong. Atari en son temps (1972) avait eu la bonne idée de sorti un jeu de Ping-pong (d’où le nom : Pong) qui se jouait à deux joueurs. Ce jeu rudimentaire sur borne arcade, connut un franc succès du fait de sa maniabilité et de la possibilité de jouer en duo. Il faudra attendre 1975, pour que la version domestique voie le jour. L’histoire veut que ce jeu rencontra le succès qu’on lui connait grâce à une enseigne. En effet, en raison de l'échec de l'Odyssey (sa production est arrêtée en 1974), les réseaux de vente au détail ne sont pas intéressés par la console Pong d'Atari. Par contre, un petit malin du nom de Tom Quinn, acheteur d'articles de sport pour la chaine Sears, contacte Atari et demande combien d’unités peuvent êtres produites. Atari répond que vraisemblablement, 75000 unités peuvent sortir d’usine sans trop de problèmes. Pourtant, Sears veut vendre 150 000 consoles Atari, et pour ce faire, il propose de payer les coûts nécessaires pour atteindre ce niveau de production. En contrepartie, Sears demande à être le vendeur exclusif des Atari Pong. Ainsi, Noël 1975 est la saison la plus populaire de Pong, avec des clients alignés jusqu'en dehors des magasins attendant les livraisons. Pong fut à l’origine des Blockbusters, il est encore considéré aujourd'hui comme étant le jeu qui lança le marché des consoles !
Par la suite, il faudra attendre le début des années 80 pour voir apparaître des titres intéressants, du point de vue de la distribution et donc, de l’utilisateur. Pac-Man voit le jour à cette période, et devient un produit anthologique. Là encore, Pac-Man est un jeu totalement élémentaire, mais, il proposait dans sa version originale, 255 labyrinthes différents, il était considéré comme allant à l'infini. D’où l’engouement suscité et la quasi impossibilité d’en venir à bout ! Même si ces jeux ont vieilli, et qu’ils sont à l’heure actuelle considérés comme des ancêtres, remis au gout du jour par le retrogaming, ou même par de nouvelles adaptations, comme Donkey Kong (sorti en 1981) qui fut réadapté en 2006 sur la Wii, il n’en reste pas moins que ces titres reflètent assez bien ce que nous connaissons à l’heure actuelle…
Même si nous pouvons dire que le jeu vidéo a énormément progressé ces dernières années en terme d’image, d’offres, de services et de technologie, la majorité des utilisateurs quant à eux, semblerait-il, attendent toujours plus ou moins la même chose : du divertissement facile d’accès. Et curieusement, même si le jeu vidéo représente quelque 7,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires en ventes software, et 5,7 milliards sur le segment du hardware en 2007 sur les neuf principaux marchés européens. La plateforme qui marche encore le mieux, est…le PC ! Le rapport Nielsen pointe la suprématie du PC comme support ludique de référence dans les territoires européens, et ce malgré une lente érosion au fil des ans : 66% des joueurs utilisent le PC pour jouer, avec un public légèrement plus masculin (65% des hommes jouent sur PC, contre 53% des femmes), un rapport qui s'inverse sur certains supports comme la DS, sur laquelle pratiquent 15% des joueuses (et seulement 9% des hommes). 42% des joueurs en Europe utilisent régulièrement une PlayStation 2, suivie par la DS (22% en comptant les deux modèles sortis), la Wii (19%, en hausse de 11 points par rapport à 2007), la PS3 (17%), la 360 (16%), et la PSP (15%).
Les trois plates-formes principales en Europe (comprendre qu'elles sont utilisées le plus souvent par les joueurs) sont : le PC (37%), la PS2 (22%) et la PS3 (9%). Il est d'ailleurs intéressant de noter que la Nintendo DS n'arrive qu'en quatrième position, ce qui semble démontrer que si les Européens l'utilisent régulièrement, ils ne la considèrent pas comme leur machine de jeu principale. Cette récente étude est parlante, elle indique que les utilisateurs, donc vos clients, expérimentent le jeu d’une manière différente de ce que l’ont pourrait croire. Le PC reste leader peut-être du fait qu’il regroupe plusieurs applications, dont le jeu vidéo. Les éditeurs semblent avoir perçu cette attente de la part du consommateur. Ils proposent à cet effet, des plateformes de téléchargements multimédias, du Chat, des espaces dédiés à leurs consoles et leurs joueurs. La convergence que l’EGP connait depuis un bon moment, ne fait que pointer le bout de son nez sur le marché du vidéoludique. Il est plus que probable que le jeu vidéo devienne avec le temps un secteur ou s’entrelace plusieurs niveaux d’implication. En cela il faut comprendre, que vos clients cherchent avant toute chose des consoles et jeux qui s’adaptent à eux, et non l’inverse. La Wii en est la démonstration la plus probante. En s’adaptant au « mouvement » humain, cette console a attiré toute une clientèle absente des rayons jeux vidéo dans la passé. La DS quant à elle, a su proposer des jeux ludiques, éducatifs et formateurs….des applications « légères » à la mode Sodoku, Gym pour les yeux, méthodes de cuisines, test QI, etc. semblent être appréciée, par là aussi, un tout nouveau public ; les femmes, les seniors, etc. Ce qui compte ce n’est pas tant de sublimes images, ce qui prime c’est que le client puisse jouer, s’amuser !!! Et les jeux sur PC, DS et Wii font un carton du fait même de leur jouabilité simplifié, interactive ainsi que de leur convivialité accrue.
Les uns dépendent des autres
Pourtant, le jeu vidéo ne se réduit pas qu’à des méthodes et autres pratiques intellectuelles via consoles ou PC. Ce secteur propose des titres qui frisent l’art et qui sont d’un réalisme bluffant. Des chefs-d’œuvre peut-être pas totalement assimilables et assimilés par le consommateur comme tels, mais vendus comme produit culturel à part entière. La déroute vient certainement du fait, que le jeu se veut avant toute chose un divertissement, mais certains titres sont pour le moins sanguinaires. Cela étant dit, la touche d’hémoglobine fait aujourd’hui partie intégrante de nos cultures. Nous aimons les films d’aventures, de guerre ou d’épouvante…Il en va de même pour les jeux vidéo. Depuis peu, les amateurs de « bang, t’es mort » s’en donnent à cœur joie avec le nouvel opus de Grand theft auto, GTA IV. Ce nouveau volet fait couler pas mal d’encre tant il est controversé de par le monde. Certains n’y voient que de la débauche et du crime, d’autres, au contraire, vantent les mérites de ce type de scenarios pour son aspect éducatif, ou plus exactement, d’anticipation au crime. Il n’en reste pas moins, que ce jeu est désormais rentré au Guiness Book des Records et s'est vu décerner le titre de jeu le plus vendu en 24 heures. Avec 310 millions de dollars générés dans sa première journée de commercialisation, le 29 avril, le titre de Rockstar Games décroche même un record de rentabilité pour un produit de l'industrie des loisirs. Une performance qui écrase sans mal celle de Halo 3 (170 millions de dollars), ou même celle du film Spiderman 3 (60 millions de dollars), et du dernier Harry Potter en librairie (222 millions)… Mais tout ceci n’a que peu d’importance au final. Ce qui prime c’est que le soft, permet aux consoles de se vendre et non forcement l’inverse. On croit souvent qu’un client achètera une console pour sa valeur technologique, on se trompe lourdement (sauf pour les « techos » qui ne jurent que par la technologie de pointe). Le client achète une console, principalement pour le catalogue de jeux associé à ladite console. L’achat d’une console est un coup de cœur qui vient de ce qu’on en fera, en dehors de l’aspect lecteur Blu-Ray ou DVD, une console sert à jouer. De fait, le chaland ira vers la plateforme qui lui offre la possibilité de jouer avec les jeux qui lui « parlent », des jeux dans lesquels il se « reconnait »…
Les déclarations de Microsoft permettent de prendre la mesure de cette relation : consoles/jeux. Les ventes de la console de Microsoft auraient connu un sacré coup de boost sur la semaine de sortie de GTA IV (on parle de +55%), et la corrélation est validée par le fait que 40% des Xbox 360 achetées l'ont été avec une copie du jeu. Toujours selon Microsoft, la Xbox 360 serait la console qui ferait vendre le plus de GTA IV, se félicitant de comptabiliser 60% des ventes totales du titre. Mais là encore, ce n'est pas l'enjeu. Car si Take-Two et Rockstar débouchent le champagne, c'est l'industrie toute entière qui sera soulagée d'apprendre que GTA IV va très probablement permettre à la PS3 et à la Xbox 360 de finir de s'imposer auprès des joueurs. La majorité des futurs clients de jeux video sont comme des enfants, subjugués par l’image qu’un écran TV envoie à leurs yeux ébahis. Ils ne savent pas vraiment comment cela fonctionne mais les dessins animés et autres séries les captivent. Le consommateur moyen est un peu comme cela, il n’a pas forcément besoin de savoir ce qu’il y a sous le capot, tant que le plaisir des yeux et de la manette sont au rendez-vous !
Cette donne devrait rassurer les points de ventes dans l’effet de mode que connaissent certaines consoles au détriment d’autres modèles. Si la Wii a cartonné et d’ailleurs, elle est toujours prisée, si la PS3 a, d’un point de vue des ventes attendues, un peu stagné…C’est que vos clients attendaient très certainement des titres croustillants à se mettre sous la dent. Des mastodontes comme : Resident Evil 5 (Xbox 360, PS3). Fallout 3 (Xbox 360, PS3, PC - 4e trimestre 2008). Final Fantasy XIII (PS3). Little Big Planet (PS3 - Septembre 2008). Ninja Gaiden II (Xbox 360- Juin 2008) devraient booster les ventes des bécanes sur lesquelles ils tournent.
Du jeu multi levels
La culture populaire du jeu voulait que les joueurs ne puissent jouer que sur des machines dédiées. Phénomène assez récent, le jeu vidéo s’est expatrié vers des terres inconnues de lui avant l’évolution de l’EGP et de la téléphonie mobile. Ainsi, on retrouve du jeu vidéo un peu partout, et sur de nombreux supports qui, à la base, ne servaient strictement pas à jouer. C’est le cas des téléphones portables par exemple. L'institut Gfk a publié en février une étude sur le téléchargement sur mobiles, tenez-vous bien, car ce marché dépote : Comme les jeux sur console, les jeux mobiles ont connu une très bonne année 2007 en devenant le deuxième segment du marché derrière les sonneries grâce à un chiffre d'affaires de 56,7 millions d'euros. Et ce ne sont pas moins de 13,3 millions de jeux mobiles, qui ont été ainsi vendus sur le sol français au cours de l'année 2007. Un chiffre qui représente un coût moyen de 4,26 euros par consommateur. Toutefois, même si les jeux sur téléphones mobiles affichent un bilan positif, leur marge de manœuvre reste encore énorme puisque seulement 5,1% des possesseurs de portables sont des consommateurs de titres, soit 1,8 million de consommateurs âgés de 15 ans et plus.
Quand on fouine un peu plus pour voir quels sont les titres qui ont porté l’industrie du téléchargement sur mobile, on s’aperçoit très rapidement des attentes du consommateur à ce niveau. Ainsi, nous avons en tête de liste en 2007 : Tetris d’ Electronic Arts, en seconde position Block Breaker Deluxe de Gameloft, les Sims viennent en troisième position, et ô miracle….Notre bon vieux Pac-man arrive en neuvième place. En gros, trois titres sur quatre sont du retrogaming. Mais cela n’est pas surprenant. Le jeu sur mobile, est un jeu occasionnel. On ne se lance pas dans une partie sur un écran de téléphone comme sur un écran à la maison. La DS, qui propose des jeux du même acabit que des Pac-man, est connue pour être une console accessoire, une annexe à une Wii ou une PS3. Elle offre du jeu nomade, éducatif, ludique et élémentaire… Pour contrer les jeux sur mobile, on devrait plancher sérieusement sur des offres de « petits » jeux à la mode Tetris. Certes le prix attractif de 4€ pousse le consommateur à télécharger via son operateur des jeux, mais les possesseurs de DS, seraient à notre avis soulagés de trouver plus de jeux « easy-gaming », facile d’accès en rayon, sous forme de pack, bundle, etc.
Il ne faut pas oublier que le jeu vidéo ne s’adresse plus qu’aux joueurs invétérés ou au hardcorgamers comme ont les nomme. Il s’adresse à l’heure actuelle à tout le monde. La démultiplication des titres, des supports, les modifications des comportements, ainsi que la disponibilité d’accessoires ludiques et interactifs en rayon, a amené le jeu vers une expansion phénoménale ces dernières années. L’équation de l’époque qui voulait que le jeu video soit un produit de niche a bel et bien disparu. Et ce, pour laisser place à un produit de divertissement collectif tout en étant personnel, adaptable et ludique qui permet au plus grand nombre de se reconnaître en lui. La synergie jeux video développée ces dernières années en linéaire, est l’un des facteurs et l’un des gages à la pérennité de ce secteur. Sans des rayons pensés et repensés, sans l’effort de la distribution à proposer à ses clients un vaste choix, une efficacité, des espaces conviviaux qui reflètent l’univers du jeux, il y a fort a parier que le consommateur ne se serait pas autant investi dans le jeux vidéo. Et que de fait, cette industrie aurait connu des mésaventures et un sort moins enviable. Mais même si la distribution joue le jeu, il lui faudra rester vigilante et bien suivre les évolutions des attentes de ses clients en matière de vidéoludique, car se reposer sur ses lauriers n’est jamais bon pour quel que secteur que ce soit.
M.G

Les marchés tendances de l’été.


A cette époque de l’année, tous les regards sont tournés vers les vacances qui approchent à grands pas। Les particuliers préparent minutieusement leurs congés et s’équipent avec le matériel nécessaire pour un séjour réussi. Les professionnels de l’électronique grand public quant à eux, s’apprêtent à tirer plus ou moins leur révérence à cette première partie de la saison en se rendant au salon du MedPi. C’est l’occasion pour eux de faire un ultime tour de piste du marché brun et de préparer le second semestre.



Dans ce cahier vous trouverez les derniers chiffres et tendances sur trois marchés d’actualité en cette période estivale : les APN, les caméscopes numériques et les stations d’accueils MP3. Vous découvrirez aussi l’envers du décor MedPi avec une interview de Bruno Fontaine, Directeur des Achat produits techniques pour la Fnac. De quoi faire le plein de nouveautés et d’actualités un peu aprés l'été.
Interview FNAC :
Intro/Chapo :
Pour comprendre les raisons du succès non démenti de MedPi, Bruno Fontaine, Directeur des Achats Produits Techniques de la Fnac répond à nos questions.
BBM NEWS : Le MedPi regroupe l'ensemble des décideurs du marché Hardware / Telecom / Software. Du fait même de vos fonctions de Directeur des Achats, quelles sont les motivations professionnelles qui vous poussent à vous rendre à ce RDV annuel ?
Bruno Fontaine : « Pour moi, la grande différence du MedPi réside dans le fait que c’est avant tout un salon buisines et non « produits ». En cela j’entends, que cet événement diffère des autres grandes manifestations européennes comme l’IFA ou la Photokina du fait même, que nous nous y rendons pour parler buisines avec nos fournisseurs et non pour découvrir de nouveaux produits. Notre but en nous rendant sur ce salon est de revoir un peu nos notes. Faire un point sur les six derniers mois écoulés, procéder à un Buisines review. En somme, est-ce que les engagements que nous avons contractés avec nos fournisseurs ont bien été respectés de part et d’autre. Nous planchons aussi sur la période qui va de Back To School à Noël, les opérations de nos enseignes à venir sur cette période sont revues avec les marques. Finalement, nous traitons particulièrement du dernier trimestre de l’année en cours. »
BBM NEWS : Si le MedPi n’existait pas ou plus, cela vous poserait-t-il un souci ?
Bruno Fontaine : « Concrètement, oui ! Avoir la chance de pouvoir rencontrer nos fournisseurs sur une période de trois à quatre jours dans un environnement dédié a la communication et l’échange constructif est inestimable. Bien sûr, nous pourrions prendre les mêmes rendez-vous à nos locaux… Mais le fait que nos fournisseurs aient préparé en amont cet événement, que nous ayons un endroit où l’ensemble de nos partenaires est présent et ce pour discuter intelligemment de l’avenir, est d’un apport commercial indéniable. »



Marché des caméscopes
Titre section : Chiffres et tendances caméscopes numériques.
A la différence de l’APN, le caméscope est utilisé deux à trois fois dans l’année। Les estimations en taux d’équipement par foyer plafonnent à un faible 20%.
Michaël Mathieu, Chef de Groupe Electronique Grand Public GfK Retail and Technology France, nous éclaire sur les évolutions de ce marché : «2008 fut un peu compliquée pour ce secteur. En effet, sur l’ensemble de l’année en question, 680 000 pièces ont été vendues sur le territoire. Cela représente -4% en volumes, et -13% en valeur. Cela étant dit, la baisse de prix est normale du fait de la concentration des marques. Il faut rappeler d'ailleurs que le tarif d’un caméscope en 2000 se situait aux alentours des 1000€ pour arriver à 340€ de moyenne en 2009 ! Traditionnellement sur ce segment de produits, nous constatons une baisse annuelle des tarifs de l’ordre de -15%l. Pour ce qui est de 2009, GFK estime que ce marché connaîtra un recul de -7% en volume. Avec 630 000 pièces, nous retrouvons là le schéma que nous connaissions en 2002. Question CA, ce marché tournerait aux alentours des 220 millions d’Euros pour 2009. Une grande nouveauté est quand même à souligner, un changement qui risque de bouleverser éventuellement ce secteur. Si les caméscopes dotés de disques durs internes étaient numéro un, et le sont d’ailleurs toujours, ils sont suivis de prés par les supports carte mémoire. En effet, plus petits et légers, ces modèles semblent gagner du terrain sur les DD. La HD quand à elle, prend de plus en plus de place sur le secteur brun. Le caméscope numérique n’échappant pas à cette évolution dans les besoins et les attentes des consommateurs, ce qui laisse de la place au haut de gamme sur ce marché avec des produits aux environs des 700€.».
Pourtant, et malgré la crise que connait ce secteur, les constructeurs innovent et sortent des caméscopes plus ingénieux. C’est le cas avec le Xacti WH1 de SANYO. Les particularités principales de cet appareil résident dans ses dimensions réduites et son aptitude à être utilisés sous l'eau. En effet, le Xacti WH1, adopte le format horizontal classique et permet de filmer en HD 720p (1280 x 720 pixels) jusqu'à une profondeur de 3 m sous l'eau. 4 heures de vidéo peuvent ainsi être stockées sur une carte SD de 16GB. Canon propose une nouvelle gamme de caméscopes Haute Définition et à mémoire Flash. Le modèle LEGRIA HF20 et LEGRIA HF200 enregistrent en Full HD 1920 x 1080. Nouvelle version du système vidéo HD Canon avec un zoom optique 15x, nouveau processeur DIGIC DV III, enregistrement de photos 3,3 millions de pixels, nouveau mode “double enregistrement” et fonction rafale photo (2,07 millions de pixels)… sont autant d’innovations présentes sur ces modèles.
Marché des APN
Titre section : Chiffres et tendances APN


A en croire les chiffres, le marché des APN traverse lui aussi une période ardue. Entre 2007 et 2008, le marché a perdu 5% en valeur et il perdrait 11% entre 2008 et 2009. En 2008, le taux de pénétration des foyers français était de 63,5%. 70% des ventes se réalisaient sur un APN à moins de 200 €. Sur 10 APN vendus, 8 sont des compacts, 1 APN est un bridge et 1 APN est un reflex. Mais il reste de la place au rééquipement, surtout que les compacts se font plus petits et les modèles « tous terrains » sont en très nette augmentation. Les bridges se dotent de zooms plus puissants. Quant aux reflex, ils filment en HD 1080p et les modèles hybrides au format micro 4/3 révolutionnent l’approche du reflex afin de séduire une nouvelle clientèle… suite du sujet dans ce cahier.


Chiffres et tendances Docks MP3



D’après une étude de Forester Research, 2013 serait une année charnière pour la musique. En effet, selon le cabinet d’analyse, le marché de la musique numérique prendra l’avantage sur son équivalent physique dans quatre ans ! Avec une part de marché de 53 % en 2013 par rapport au disque. Dans cette perspective, le marché des stations d’accueils dédiées au MP3 a toutes ses chances. Julien Jolivet, Analyste marketing senior chez GFK nous dit à ce sujet que : « sur les douze derniers mois, le marché des stations d’accueil MP3 est estimé à 500/550 000 pièces vendues, pour un CA de 70 millions d’Euros. Ce qui constitue un marché rentable. Les prix de ces produits est à la hausse, avec 40% des produits au dessus de la barre des 100€. Autant dire que les perspectives sont excellentes pour ce secteur. Et ce, en volume comme en valeur. Sur les douze derniers mois en effet, le taux de croissance du marché des stations d’accueil est de 91% en volume et de 87% en valeur vs 2007. ».
Comme nous l’avons vus, ce secteur se porte plutôt bien…Dans les pages à venir, vous découvrirez justement les dernières nouveautés en matière de DOCK MP3.


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Page acheteurs MedPi
Titre sujet : l’envers du décor MedPi
Chapo :



Le MedPi aura 14 ans cette année. Ce salon qui se tient fin mai à Monaco rassemble principalement les fournisseurs et les acheteurs des secteurs EGP, IT et photo. Le MedPi qui regroupe donc l’ensemble des décideurs du marché tombe à un moment stratégique, celui des référencements du second semestre. Traditionnellement, nous nous focalisons sur les marques présentes à cet événement. Dans ce dossier, nous avons pris le parti des acheteurs. Intentions commerciales, résultats et rapports aux marques sont autant de points essentiels qui poussent les acheteurs à fréquenter ce salon.
Un endroit d’échanges et de buisines


En 2008, se sont 270 exposants représentant plus de 500 marques de l’industrie des loisirs numériques et du multimédia et 550 décideurs des achats des réseaux de distribution qui se sont retrouvés au MedPi. Toujours sur 2008, ce sont approximativement 13 000 rendez-vous qui ont eu lieu sur ce salon. Cela représente un potentiel de cinquante rendez-vous d’affaires réalisés avec des clients sur toute la durée du MedPi, soit une moyenne de dix réunions par jour dédiées au commerce. Car justement, le nerf de la guerre du MedPi, c’est bien le buisines !




Et plus particulièrement en cette période de crise, car actuellement les professionnels ont un besoin accru de se rencontrer pour prendre les meilleures décisions et surtout saisir toutes les opportunités du moment. Ainsi, un salon qui facilite les échanges et les rencontres facilite grandement la tâche de l’acheteur.
Source de valeur ajoutée, les acheteurs ont pris une importance croissante. Cette fonction se revalorise aussi dans la distribution. Au-delà des négociations, ce stratège des relations avec les fournisseurs doit connaître autant la filière des produits, qu'il a en charge, que la vie des magasins. Cela étant dit, l’acheteur est souvent considéré comme « la bête noire » des fournisseurs (potentiels ou partenaires), en raison du rapport de forces qui s'instaure dans la négociation. Erreur généralement commise au cours des années euphoriques que le secteur a connu. Car concrètement, il y a encore quelques temps, toucher un acheteur si vous étiez une marque émergente sans grossiste, était une mission quasi impossible. Et sans son aval, pas de référencement. Un cercle vicieux qui tend aujourd’hui à s’infléchir. Car de nos jours, l’acheteur a du se faire une raison. Pour fidéliser le client, il faut fidéliser le fournisseur. L’approche de ces derniers temps relève davantage du marketing, afin de traiter avec les fournisseurs sur un mode partenarial, orienté client.


Et c’est là où les marques ont leur rôle à jouer. Le constructeur doit proposer une offre qui le différencie, de préférence avec une large gamme de produits, ce qui permet aux enseignes de ne pas multiplier leurs fournisseurs. Car sachez que les linéaires s’étendent rarement, sauf pour les segments en plein boom. Pour les autres, il s’agit à 95% de changements de références entre des produits dont l’acheteur pense qu’ils ont un plus fort potentiel recette. La rentabilité, étant un point clé aussi bien pour l’enseigne que pour le fournisseur. Le profit passe aussi et surtout par le développement d’une structure de prix correspondant aux attentes de l’enseigne avec des prix publics cohérents avec le marché et une marge suffisante…Ensuite, vient le temps des accords de garanties concernant le retour des produits, les échanges en cas de panne, la reprise des invendus…Concrètement donc, l’acheteur demande à être rassuré sur son choix de marque.


Le MedPi quant à lui facilite les rencontres entre ces deux mondes. Les acheteurs le disent eux-mêmes, ce salon permet d’avoir un espace privilégié de dialogue et de négociation. Il est plus facile pour ces deux univers de se retrouver pour une durée fixe chaque année et de faire le point sur l’ensemble des accords entérinés préalablement. Ainsi, les acheteurs arrivent sereins car les fournisseurs sont dans l’optique de revaloriser leurs accords. Les 13 000 rendez-vous annuels qui se tiennent au MedPi attestent du succès de ce type d’organisation. Ces meetings donnent légalement lieu à des pourparlers sur le dernier trimestre, autant dire, le cœur de la saison, avec Back To School et Noël. Deux périodes fortes pour le marché. Bon nombres d’opérations commerciales et marketing sont mises en place à cette période charnière de l’année. Il importe aussi bien à la distribution qu’aux marques de ne pas louper le coche sur ces tractations.
In fine, les acheteurs, les fournisseurs ainsi que le MedPi forment une communauté cohérente, qui participe grandement au commerce tel que nous le connaissons en France. A n’en pas douter, tant que le MedPi existera, les acheteurs s’y rendront et comme nous l’avons vu, pas uniquement pour l’attrait de la vie nocturne à Monaco.
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Sujet stations d’accueil MP3
Titre sujet : Les stations d’accueil MP3 se multiplient
Chapo :



C’est bien connu, la musique adoucit les mœurs ! Elle est vectrice de bonheur et de joie. Pourtant l’introduction du format, MP3 a donné lieu à un nouveau besoin, profiter de ses morceaux sans écouteurs. La station d’accueil inventée, ce sont des milliers de pièces qui sont ainsi vendues chaque année.
Produit prisé parmi la jeune population, la station d’accueil MP3 s’est démocratisée au même titre que la chaine Hifi. Logique imparable a ce succès, le MP3 nécessite un module dédié à l’écoute en situation d’ambiance. A la différence de son ancêtre le Walkman, le lecteur MP3 a donné lieu à de nouveaux comportements, de nouveaux besoins. Ainsi, le lecteur MP3 n’est plus simplement consacré à l’écoute en situation de mobilité, il sert également de principale source musicale dans bon nombre de foyers.


Le design au service de la technologie


En dehors des docks portatifs, une des grandes tendances sur le marché des stations d’accueils est l’enceinte unique. Le modèle de Philips, le DC570 en est la parfaite illustration. Design longiligne et d’une élégance sans pareil, noir sur pied chromé, ce produit est sans aucun doute un must dans ce rayon. Il intègre pour plus de musique, la radio FM stéréo avec 20 présélections et une station d'accueil pour iPod compatible Touch, classic, Nano 1ère, seconde, 3ème et 5èmé génération. Il est doté d'un port USB direct pour la lecture des fichiers MP3 et WMA. Le DC570 permet également de sélectionner la musique sur une clé USB et d’en lire le contenu. Toutes ces fonctionnalités accompagnent un son haute fidélité 2.1. qui délivre une puissance totale de 100 Watts. Notons aussi que la marque propose un système en position horizontale, la station d'accueil Philips DC910. Ce produit est doté des doubles enceintes wOOx qui diffusent des basses profondes et puissantes. La puissance de sortie totale est de 30 W RMS.
iLuv, marque de stations d’accueil et d’accessoires, a elle aussi fait le choix de l’enceinte unique avec le i399. L’i399 est une station d’accueil 2.1 qui offrira une profondeur de son aux plus exigeants et qui va plus loin que la simple lecture de l’iPod et de la radio puisqu’elle utilise la technologie Bluetooth. L’ensemble est équipé de deux haut-parleurs (comme scindés en une unité) de 10 watts RMS chacun et intègre un caisson de grave de 25 watts RMS. On retrouve un tuner FM et ses 20 présélections, un petit écran LCD, un dock qui charge également l’iPod, une entrée jack 3.5mm, une fonction réveil, une compatibilité Bluetooth 2.0 et le support des profils AD2P/AVRCP. Le JBL On TimeTM 200iD est un centre audio et une horloge haute performance et très compacte .Connecté à un iPod dernière génération ou à un lecteur MP3 ou bien encore à une autre source de musique, le système JBL On Time 200iD produit un son clair et puissant. En effet ce système restitue une puissance de 2 x 10 watts. Les haut-parleurs courbes de couleur silver possèdent un transducteur néodyme Ridge et deux transducteurs Phoenix. Son Grand écran LCD rétro éclairé à atténuation automatique et l’égalisation optimisée par ordinateur et topologie de compression optimisée, octroient à ce produit ses lettres de noblesses.
Compacité et Multifonctions



Le plus produit dans les stations d’accueils MP3, c’est indéniablement la portabilité. Un peu à l’image des énormes transistors des années 80 que certains baladaient sur l’épaule, le Dock MP3 permet de faire partager sa musique où que ce soit. Mais le style est de rigueur, il démontre aussi bien l’état d’esprit du consommateur que ses gouts esthétiques. Et coté look, Harman Kardon propose un ensemble portatif au design abouti. Performant avec ses 60 W de puissance totale, le système de haut-parleurs portable avec station d'accueil GO + PLAY Harman Kardon assure toute la qualité acoustique de la marque à l’iPod, pour un rendu à la fois clair et profond. Grâce à son fonctionnement sur batterie, le GO + PLAY est parfait en mobilité. De même, sa station d'accueil intégrée permet de recharger le lecteur, tandis que sa connectique autorise son fonctionnement avec toute une variété de matériels audio différents !
S&D, fabricant d’accessoires originaux pour iPod et ordinateurs, sortait il y a peu le MiniCruiser. L’originalité de ce produit réside dans le fait que cette station se plie en deux. Compatible iPhone et iPod Touch (une connectique permet d’y associer un MP3), cette station se glissera donc facilement dans un sac. Une fois dépliée, elle dévoile deux haut-parleurs de2 x 2W qui permettent de partager musiques et Podcasts.
Le Philips SBD6000 est un petit système vraiment sympathique avec ses deux enceintes rondes. Il s’emporte partout grâce à sa housse de transport et à un ingénieux système de rangement de ses câbles. Philips y a intégré une électronique complexe permettant d’obtenir un concentré de puissance sonore dans un produit compact.
Le multifonction étant aussi de rigueur (la convergence est passée par là), Logitech a concocté un Dock qui fait office aussi de radio réveil : Le Pure-Fi Dream. Cette station d'accueil offre un séduisant design et des fonctions pour le moins originales. Equipée de 2 hauts-parleurs pour les aigus, de 2 hauts-parleurs pour les mediums et les graves ainsi que d'un tuner radio numérique FM et AM, elle bénéficie d'un système de détection de mouvement.
Les stations d’accueils MP3 représentent un produit tendance aussi bien à Noël que pour la période estivale. Elles devraient une fois encore, connaitre une belle embellie commerciale avec les vacances qui approchent.


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Sujet APN
Titre sujet : Sous l’œil de l’objectif
Chapo :
Le marché de l’APN connait une période en double teinte. D’un côté, les ventes ne progressent plus comme par le passé, de l’autre, les constructeurs misent sur les innovations et une cible démultipliée pour juguler des chiffres orientés à la baisse.
Comme tout produit, l’APN dépend d’un certains nombres de critères pour séduire. En première position vient le prix, suivi par le nombre de pixels et la qualité de l’optique. La course aux pixels ne semble donc pas devoir s’infléchir. On est passé de 8 à 10 millions puis de 10 à 12 millions et on arrive aujourd’hui à 14 millions de pixels sur des compacts. Ensuite, l’aspect de l »appareil doit correspondre à une clientèle définie. La segmentation est somme toute normale mais les marques planchent de plus en plus sur des produits vraiment adaptés à chaque style de vie.
Compacts & Co



En 2008, le marché des APN compacts a enregistré un fort recul. Sur ce segment, il est donc important pour les marques de proposer de nouvelles fonctions susceptibles d’attirer une clientèle majoritairement féminine (plus de 60% des acheteurs sur ce secteur sont des femmes). Ainsi Nikon a développé depuis quelques temps une gamme de couleur de plus en plus riche. C’est le cas avec le Coolpix S220 qui est proposé en 5 finitions qui remportent déjà toutes un beau succès auprès du public. La compacité des produits est également un axe de développement important. Le Coolpix S630 par exemple, dispose d’un zoom x 7 dans un des boîtiers les plus petits du marché.
Samsung mise un peu comme Nikon sur la couleur avec sa gamme PL65. Ces APN compacts font valoir leur look sans pour autant négliger la qualité d’image. Disponibles dans les coloris noir, anthracite, argent ou rose. Le Samsung PL65 possède un capteur de 12 MP, un écran 3 pouces, tandis que le zoom devient un x5 équivalent à un 35 - 175 mm en 24x36 et que la double stabilisation (optique – OIS – et numérique DIS) est au rendez-vous.
La compacité est à l’honneur chez tous les constructeurs et Sony n’échappe pas à la règle avec le
DSC-T900. Disponible dans de sublimes coloris, ce modèle propose une résolution de 12,1 mégapixels effectifs pour une qualité d'image optimale afin d’obtenir des agrandissements avec un niveau de détails extraordinaires. L’objectif quant à lui est un petit bijou Carl Zeiss Vario-Tessar avec zoom optique 4x. De plus, cet appareil permet l'enregistrement de film HD de 720p avec un son stéréo et des clips vidéo HD d'une clarté et d'une netteté exceptionnelle à 30 images/seconde. L’EASYSHARE M320 de Kodak est lui aussi un petit compact coloré de 9,2 MP pour des tirages jusqu'au format 75 cm x 100 cm (30 po x 40 po). Il possède un Zoom optique 3x et bénéficie de la Technologie KODAK PERFECT TOUCH.
Chez Fujifilm, on préfère miser sur la qualité intrinsèque de l’image via le capteur CCD EXR de conception révolutionnaire. Ce capteur « intelligent » optimise la prise de vue et adapte son mode de fonctionnement en fonction des conditions de lumière et selon les modes scènes. Le FinePix F200EXR est le premier boîtier conçu autour de ce capteur.
Plusieurs modèles outdoor (étanches, anti-chocs, stabilisation mécanique, vidéo HDTV) seront présents en rayon. Et ce, sur quasiment toutes les familles de produits, compacts bridges et reflex… ». Cette année, les boîtiers « tous terrains » sont en effet au rendez-vous. Olympus présente à cet effet deux modèles avec les µ Tough 8000 et 6000. Le premier est un APN 12 méegapixels qui est non seulement étanche (jusqu'à 10m), mais aussi antichoc (il peut ainsi faire une chute de 2m), ultra-résistant (jusqu'à 100kg) et antigel (Max -10°C). Le µ Tough-6000 offre 10 mégapixels, mais ne plonge pas aussi profondément que le 8000 (3m maxi), Il est antichoc jusqu'à 1.5m, et il a la capacité antigel équivalente au 8000. Pour le reste, les caractéristiques techniques sont identiques sur les deux modèles : Ecran LCD 2.7” HyperCrystal III, Zoom optique large 3.6x (28-102mm) ainsi qu’une Double Stabilisation Image.
Canon a conçu le
D10. Étanche sous l'eau jusqu'à une profondeur de 10 mètres, il survit aux chocs et aux chutes de 1,2m de hauteur et il fonctionne même par -10°C. Ce petit 12 mégapixels étanche donc, offre, et c'est rare sur les appareils étanches, un objectif qui n'est pas périscopique. Son objectif 4x, est stabilisé optiquement. De couleur bleu lagon, ce petit modèle est abordable et séduira une clientèle jeune et sportive. Toujours au rayon des baroudeurs, Pentax possède lui aussi un compact étanche : l’Optio W60. Ce produit propose un capteur 10 Mpix, grand angle 28 mm, zoom optique 5x, vidéo HD (1280 x 720 pixels) et bien sûr, un boîtier étanche jusqu'à 4 m. Décliné en bleu océan, rose corail ou argent , l’Optio W60 sera le compagnon rêvé pour les activités aquatiques. Ce compact est également doté d’un écran LCD 2,5 pouces avec une résolution de 230 000 pixels et un angle de vision extra large de 170° pour une meilleure lecture des clichés.
Pour répondre à la problématique de valeur, les marques misent aussi sur la possibilité de filmer des vidéos. Les APN ont toujours su filmer mais à l’exception de quelques marques il s’agissait le plus souvent de petites séquences avec une qualité d’image moyenne voire médiocre. Aujourd’hui, la plupart des constructeurs ont sorti un ou plusieurs boîtiers permettant de tourner en vidéo HD (720 ou 1080p). C’est le cas du
Panasonic DMC-TZ7, un compact qui enregistre en 720p. Doté d'un objectif Leica DC grand-angle de 25 mm avec zoom optique 12x et d'une fonction d'enregistrement de séquences vidéo HD au format AVCHD cet APN devient un vrai caméscope de poche. Le DMC-TZ7 bénéficie du mode Auto Intelligent (iA) non seulement pour prendre des photos, mais aussi pour enregistrer des séquences vidéo. Les modes iA photo et vidéo disposent des fonctions suivantes : Mega O.I.S., Sélecteur de scène intelligent, Détection de visage et Exposition intelligente.
Les bridges et reflex ne sont pas à négliger



Le marché du bridge a connu une légère régression en 2008 et cela devrait certainement se poursuivre en 2009. Néanmoins, en Europe, le marché français reste le plus réceptif pour ce type d’appareil et Nikon espère certainement connaître le même succès avec le Coolpix P90 qu’avec le P80. Et ce nouveau modèle doté d’un zoom x 24 avec position grand-angle, d’un écran orientable de 3 pouces, possède toutes les caractéristiques pour séduire. 12,1 millions de pixels, une sensibilité allant jusqu’à 6400 ISO, un mode PSAM, 4 modes anti-flou… Telles sont les spécificités du Coolpix P90 qui en font un bridge ultra-performant. Par ailleurs, il possède un mode continu à 15 vues par seconde (sur 45 photos). Sony vient de sortir le DSC-HX1 avec zoom x 20, capteur CMOS et enregistrement de vidéo HD 1080p. Au cœur du HX1 se trouve le nouveau capteur CMOS «Exmor» créé par Sony et possédant une résolution effective de 9,1 millions de pixels. Issue des derniers développements dans l’univers de reflex numériques Alpha, la technologie «Exmor» offre des photos exceptionnelles avec un bruit réduit, surtout pour les prises de vue à réglage ISO élevé. Associé au puissant processeur d’images BIONZ et à la nouvelle optique Sony G, le capteur CMOS «Exmor» permet au DSC-HX1 de disposer d’un mode rafale jusqu’à 10 images par seconde en pleine résolution à l’aide d’un obturateur mécanique.
Le marché des compacts est très concurrentiel et certaines marques choisissent de privilégier le segment des reflex. Sur ce marché, nous avons deux leaders qui se disputent la première place avec Nikon et Canon. Ils sont suivis par Sony puis Pentax, Olympus et Panasonic tandis que Samsung ferme la marche avec il est vrai un seul modèle. Ce segment est l’objet de toutes les attentions car c’est celui qui demeure en progression constante et qui dégage le plus de valeur. Il faut par conséquent s’attacher à séduire de nouvelles clientèles avec des appareils plus simples à utiliser et aussi plus compacts. Mais la vidéo est aussi de mise sur ces produits, la question qui se pose, c’est de savoir si cette fonction vidéo ne va pas venir concurrencer les caméscopes. Les marques qui sont partie prenante sur ces deux marchés, s’en défendent, préférant invoquer la complémentarité.
Chez Nikon, les modes de retouche embarquée, les grands écrans LCD et leur résolution, le mode Live View et bien sûr, la fonction vidéo HD sont de rigueur. Cette dernière fonction est d’ailleurs présente sur le D90 qui était le premier reflex numérique à offrir cette possibilité. Samsung a investi énormément dans le GX20, notamment en recherche et développement, sur le capteur en particulier, qui forme le cœur même de l’appareil. Le Samsung GX-20 est armé de nombreux atouts qui font de ce boîtier Réflex à capteur CMOS 14,6 millions de pixels, aussi bien un produit Réflex pour les premiers utilisateurs que pour les photographes amateurs ou avertis. Chez Canon, l’approche est assez semblable et la marque vient de sortir
l’EOS 500D qui s’adresse à une cible plus grand public et qui enregistre lui aussi, les vidéos en HD 1080p…Dans un souci d’attirer une autre clientèle, les reflex se font aussi de plus en plus petits. Olympus en a été l’initiateur avec l’adoption du format 4/3. En fin d’année dernière, Panasonic a mis sur le marché le G1, un appareil hybride au format micro 4/3. Le constructeur récidive avec le GH1 qui filme en HD 1080p… Dans les mois qui viennent, d’autres appareils au format micro 4/3 feront leur apparition sur le marché français parmi lesquels les Samsung série NX, une nouvelle gamme d’appareils photos hybrides. Cette série introduit un capteur APS-C équipant en général les reflex. Samsung entend ainsi améliorer la qualité des clichés. Pour rendre l’appareil plus compact, le constructeur coréen a fait l’impasse sur le viseur optique et le pentaprisme.
La photo numérique a encore des choses à dire et les appareils se parent de fonctions nouvelles, propres à séduire tous les types de clientèle. Il faut garder à l’esprit que la photo numérique est désormais un marché de renouvellement et qu’en remplaçant leur APN, les clients sont aussi à la recherche d’une autre approche qui, comme nous l’avons vu, a bien été comprise et anticipée par les marques.
M.G